un dimache dans la zaouia Aït Ben Limoges
Il a fait beau ce weekend end sur la Zaouia. Le printemps était bien arrivé, après un hiver plus pluvieux que d'habitude, mais moins froid. le soleil était revenu en force, et déjà les plaines vertes commençaient à prendre leur couleur de l'été.
A vrai dire, on nous a toujours parlé de 4 saisons, mais en réalité, on n'en connaissait que deux, un hiver long et rigoureux, un été long et torride, avec des petites subtilités très courtes entre les deux. L'automne était furtif, les arbres perdaient leurs feuilles aussi vite que le froid revenait; et le printemps n'avait pas le temps de s'installer que la chaleur étouffante jaunissait déjà les jeunes pousses.
La haut, les fontes de neiges causaient des crues importantes, ce qui faisait le bonheur des producteurs de pomme de la vallée.
Les sommets étaient encore couverts d'une fine couche blanchâtre.
HAJ Ali était sorti tôt ce matin pour aller marcher dans la montagne.
Il n'avait plus d'âge HAJ Ali, certains disaient qu'il avait 55 ans, d'autres disaient qu'il avait dépassé les 70, personne ne savait. Ali n'avait jamais fait le pèlerinage à la Mecque, pour qu'on l'appelle HAJ. Mais tout le monde l'appelait ainsi parce qu'il était le plus vieux du village, il parlait peu, passait ses journées la haut tout seul, et disait n'aimer que la montagne, une drôle de gars. Les mauvaises langues disent qu'ali cherche le lion de l'atlas.... Une chimère....
Les frères Mesfioui étaient partis à la chasse très tôt ce matin, c'est le dernier dimanche avant la fermeture de la saison.
Aziz aimait chasser le lièvre et le perdreau, c'était une chasse très sportive, le terrain très abrupt donnait plus de chance au gibier qui en profitait bien. Les lièvres détalaient en grimpant les coteaux en narguant le chasseur, qui n'avait qu'à grimper lui aussi.
Son frère Habib préfère chasser le sanglier.
Une chasse difficile aussi, le terrain accidenté, les taillis très touffus laissaient la part belle à l'animal. Un vrai combat.
Habib sait aussi que si le chacal passe, le sanglier le suit. Mais aujourd'hui celui la échappera à son coup de fusil précis et fatal.
La famille benkhalifa descend au village.
Aujourd'hui est un grand jour, et pour le fêter, toute la famille s'est parée de ses plus beaux atouts, surtout le petit Reda qui a eu 7 ans hier. pour l'occasion, sa mère lui a acheté un jabador tout blanc et bleu magnifique, et aujourd'hui il a le droit de descendre au village à dos d'âne.
Faut dire que Reda ne se doute pas de ce qui l'attend au village....
http://fr-fr.facebook.com/video/video.php?v=2502782652162
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Abdelkader barakat a enfourché sa mobylette pour descendre avec sa femme au village.
Il va vendre ses pistils de safran,il compte en tirer un bon prix, il a entendu qu'il y'a beaucoup d'européens qui viennent en chercher, puis il prendra un thé avec ses amis qu'il ne voit que les jours de marché, pendant que sa femme ira cancaner au hammam avec les autres moukères .et peut être qu'il pourra acheter quelques cahier pour ses 6 enfants, lui qui n'a jamais su lire ni écrire. il veut qu'ils aillent à l'école, pour quitter cette montagne aride et oubliée par la ville.