Je pourrais commencer en vous disant c’est une super production Hollywoodienne et ça ne serait pas tout à fait faire justice à ce film. On est quand même assez loin des standards de Fast & Furious, de Jour de tonner ou de Driven. On n’est pas pour autant au niveau de rigueur historique de l’excellent Rush. Vous l’aurez compris on se situe dans un entre deux, pas si désagréable que ça, où l’intrigue reste captivante au point que vous pouvez emmener votre femme avec vous ; si du moins elle ne déteste pas les autos, autant que le foot.
Les effets numériques ont été limités aux décors d’arrière-plan, l’histoire bien qu’ayant pris quelques libertés, (non plutôt beaucoup de liberté) avec les faits, est bien écrite. Les voitures sont superbes, même s’il s’agit de répliques, la bande son est grisante même si elle n’est pas toujours conforme aux images.
Pour les plus exigeants, il faudra fermer les yeux sur les coups de portières volontaires en course, Les réalisateurs se sont sans doute inspirés des courses de Nascar. A une époque où les pilotes morts en course se comptaient par dizaines chaque année, un tel comportement au Mans eu été criminel. Autre petit détail, il n’y a pas eu de crash d’une 250GTO tournoyant dans les airs au deuxième tour de la course.
On oubliera aussi les œillades persistantes entre pilote à chaque dépassement. Ceux qui ont pratiqué le circuit le savent, lorsque l’on roule à la limite pour dépasser un autre concurrent, il est préférable de garder les yeux sur la trajectoire, plutôt que de jeter un regard de victoire au pilote de la voiture que l’on est en train de dépasser. Autre détail historique, Enzo Ferrari n’a pas assisté à la course depuis les stands, il est resté en Italie comme à son habitude.
Le déroulé de cette fameuse course du Mans 66 a aussi été largement modifié au profit du suspense, Attention Spoil : dans la réalité, dès la mi-course, l’affaire était entendue entre Ferrari et Ford. Les Italiens n’ayant plus de voitures en course. La scène ou Henri Ford II, fait un tour avec Matt Damon Alias Shelby m’a doucement fait sourire, vous comprendrez certainement en la voyant.