AFX-HO : La Déco – partie 2 : peinture aérographe

Pourquoi j'ai voulu essayer l'aérographe ?
Globalement la peinture de la carrosserie de nos bolides se décompose en deux parties :
la couleur principale
les détails : pare brise, feux divers, échappement ….
Une couleur principale fine, bien lisse, sans trace, c'est déjà 50% du résultat final, et c'était donc l'objet de ma recherche.
Il y déjà quelques années, les peintures pour maquettes étaient principalement de type « glycero », alors qu'actuellement elles sont passées majoritairement en acryliques. Et alors ?
Les aspects positifs des acryliques : absence d'odeur, temps de séchage plus rapides, nettoyage plus aisé (en général l'eau est suffisante)... Les principaux aspects négatifs : moins couvrantes (donc plus de couches), moins souples à étaler, moins fines...
J'ai fait de belles carrosseries avec mes peintures « glycero » Humbrol de l'époque. Mes premiers essais avec de la Tamiya acrylique, sans être laids n'étaient pas aussi bien réussis :

Je n'ai pas été complètement convaincu par les quelques essais à la bombe, pas mal, mais pas ce que je cherchais : jet trop large, dosage difficile, la buse qui se bouche, les odeurs, temps d'attente entre les couches …
Pour les objets d'une taille certaine (j'ai repeint ma moto à la bombe « pro ») : ok ;
pour du « petit matos » (une carrosserie AFX c'est 7 ou 8 cm de long), je n'ai pas trouvé que c'était le top. De plus, on peut pas se faire soi même ses propres teintes (un bleu Gulf, par exemple)
Il y a plus de dix ans (!!!) j'avais essayé un « aéro » basique : un flacon avec l'arrivée de l'air comprimé (via bonbonne) et une seule sortie régulée par un poussoir. J'avais utilisée ma Tamiya diluée : grosse déception … poubelle.
En prévision d'un achat prochain, j'avais fait des recherches sur internet, visité différents forums et je suis, notamment, tombé sur ce post sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=3Kiw7fzTfOw
Cela semblait correspondre à ce que je recherchais, donc j'ai acheté le même « matos » que celui utilisé : un aérographe Prince August type A011 :
Marque à la consonance française, un site sympa, un « packaging » flatteur, réglage séparée du débit d'air et de la peinture (double action du poussoir) …



Avec les accessoires :

pas loin de 200€, quand même avec les prix les plus bas trouvés sur Internet !!!
Il faudra donc l'amortir et l'utiliser coûte que coûte...

Quelques remarques sur le matériel utilisé :
la marque ne semblerait pas si française que cela, un « made in china » vraisemblablement et est disponible sous d'autres marques...et d'autres prix : Mig, Sparmax, Voilamart, la peinture serait d'origine Vallejo (Espagne) ..
bien que n'ayant pas d'objets de comparaison, si l'aérographe d'origine (A011) me semble correct, le compresseur fournie avec la mallette est un peu juste et surtout sans « manomètre » indiquant la pression.
J'ai trouvé sur un site allemand, via Ebay, un ensemble Voilamart avec le même aéro mais un bon compresseur et tous les accessoires pour .. 100€ : presque moitié prix, en neuf, bien sûr

La cabine de "peinture" : des cartons de calendriers scotchés : no problemo ... et la bouteille pour les tests

Les pinces pour tenir les voitures (merci Olservo pour l'idée) :

La peinture :
je me suis dit qu'avec l'aéro ils devaient faire une peinture correcte ; j'ai pris la marque et aucune autre à ce jour.
Le conditionnement est parfait, on peut compter les gouttes pour les mélanges. Comme « d'hab », bien secouer avant utilisation !
Tous les modèles sont acryliques et je nettoie à l'eau, il y en a trois types :

- la base polyuréthane : sous couche, primaire … sert aussi à masquer les restes, les tâches restants après la préparation. Elle est épaisse et nécessite d'être diluée ; à la louche entre ¼ et 1/3 de diluant. Je laisse sécher sur mon radiateur 48H avant de passer à la suite. Les couleurs de base étant un peu sombre à mon goût , j'utilise un polyuréthane blanc. Avec un flacon j'ai fait une trentaine de carrosseries.
- La Prince August Air : quasi utilisable telle que. Par contre, pas terrible aux pinceaux : très liquide, pas très couvrante. 24H de séchage, c'est suffisant. Les métalliques sont parfaites même au pinceau.
- La Prince August normale. Devra aussi être diluée dans les mêmes proportions. Aux pinceaux : géniale. Problème, il est difficile de trouver les mêmes teintes que la version « Air ». 24H également.
Les petits flacons "Air" et normale coutent de l'ordre de 3€.
J'ai commencé (avec les « Air ») avec les cinq couleurs de base : blanc, noir, rouge, bleu et jaune, pensant me concocter moi-même toutes les teintes, exemples :
- le bleu Gulf : 20 gouttes de blanc pour 3 gouttes de bleu
- le gris des pare-brises : 20 gouttes de noir pour 4 gouttes d'argent
Maintenant, j’essaye de trouver la bonne tout de suite.
Pour corriger l'application de peinture (les pâtés), j'utilise, à sec, mon papier de verre 48H après.
Au départ, je faisais les bandes de couleur au pinceau, mais la jointure du cache (Tamiya) restait visible ; sur les dernières, à l'aéro : c'est impec, mais plus long à cause des caches à mettre en place.

Ce cache Tamiya a au moins dix ans et il est toujours fonctionnel.

Je "bosse" entre 1,5 et 2 de pression sur le manomètre. J'utilise l'aiguille standard la 0,3.
Grosse différence avec la bombe : à la bombe on se positionne au moins à 10cm, à l'aéro en dessous de 5cm de la pièce à peindre.
Je dirai que les peintures August sont de type "velour" = entre mat et satinée ; un vernis sera nécessaire pour donner tout son éclat à la carrosserie.
Pour finir avec les peintures Prince August : ni odeurs... ni maux de tête. Le pot de dégazage (couvercle jaune) est superflus avec cette peinture.

Les diluants, nettoyeurs :
- diluants : au départ j'utilisais de l'eau distillée : résultat moyen. Je suis passé à celui de chez Prince August : bien, mais cher. Sur un forum ils indiquaient que l'on pouvait utiliser du lave glace auto : c'est ce que je fais à présent. Malgré sa teinte, aucune influence sur la couleur finale… et le rapport qualité prix !!! Je me sert d'une bouteille pour les premiers jets pour voir si c'est bon.
- nettoyeur : je ne fais pas une fixation sur l'acétone qui est souvent conseillé, j'ai essayé … et je suis passé ensuite à celui de Prince August. L'acétone fait précipiter la peinture Prince August, je ne sais pas si les joints n'en prennent pas non plus au passage, donc j'ai préféré passer à autre chose. PLUS D'ACETONE POUR MOI.

Le nettoyage :
s'il me reste dans le godet une bonne quantité de peinture, je remet dans le pot d'origine même si j'ai dilué un peu.
Je démonte le tout et je vais rincer à l'eau claire, plutôt fraîche, sous le robinet en utilisant une brosse à dents si besoin selon les pièces
Au remontage : goupillons et grattoirs, coton tige, sopalin avec le produit de chez August.
Je l'utilise ensuite à vide. Avant d'éteindre je chasse la pression du compresseur.

Les principaux problèmes que j'ai rencontré :
- gicleur mal nettoyé : problème de la sortie de peinture (et je rajoutai du diluant...pour rien)
- la pression d'air irrégulière : des pièces dévissées

Je tairais les grands moments de solitude rencontrée lorsque cela ne se passait pas comme cela aurait dû.... de nombreux moments, mais pas question d'abandonner, je suis pas un ...

Le post précédent étant full, je déborde ici, un peu dans le désordre :
- Le "pot à confiture" comme neuf, jamais utilisé car pas besoin avec les produits Prince Gugus :

- les différents stades du "boulot" :

De gauche à droite : la bleue = pas finie de "décrotter", la blanche = elle a sa couche de primaire polyuréthane, la jaune = avec sa couleur principale, la rouge = phases peinture pinceau commencées
- Mes pinceaux les plus utilisés :


- Détails effectués aux pinceaux sur l'arrière de la "caisse" (ce qui vous permettra aussi d'admirer mon bleu Gulf : il fallait bien que je la place )

Les clefs de la réussite :
- connaître à fonds, comprendre le fonctionnement du « bousin » : comme dans les films, je le démonte et le remonte les yeux bandés... si, bien sûr, prochainement sans doute
- le nettoyage et encore le nettoyage après utilisation
- vérifier que tout est bien vissé
- bien choisir les produits utilisés : peinture, diluant, produit pour nettoyer et les tester avant usage. Les marques de peintures (même en acrylique) ne sont pas toujours compatibles : Prince August et Tamiya par exemple : si vous étalez de la Tamiya (pour faire une bande de couleur) sur un fonds Prince August, la Tamiya « bouffe » l'autre en laissant du relief...

ATTENTION, pour passer le pas de l'aérographe, il faut savoir que :
- il est indispensable d'être patient (carrément zen), persévérant... voir buté
- avoir du temps, surtout au départ
- être prêt à recommencer l'ouvrage
- avoir des carrosseries pouvant être sacrifiées pour vos premières œuvres
- il y a toujours une cause à la « merdouille » qui s'est produite, la chercher, la trouver c'est ne pas la reproduire ensuite … et ne pas criser encore
- votre expérience de la bombe ne vous servira à rien
- il y a un budget à prévoir, il faudra donc, pour l'amortir, avoir un bon nombre de « petits bolides » à réaliser et ne pas être radin pour acheter le nécessaire sans vouloir absolument réutiliser les vieux trucs restants (peinture d'une autre marque par exemple)

Aujourd'hui, après une quarantaine de carrosseries (les finies et les "en cours"), je commence a "maîtriser" (le terme est un peu fort) mon aéro. Je ne regrette pas de m'y être collé, les résultats correspondent à mes attentes.

Bien, vous avez franchis le pas, alors il ne reste plus qu'à poser les décalcs et vernir
(à suivre ... C'est là )