La 2 CV Dagonetchoque... étonne… séduit !!Paru dans L'automobile en 1956 par Claude Vogel.
Nous avons essayé la voiture de Jean Dagonet. Cette voiture, les rallymens la connaissent bien. Pour les lecteurs non initiés, précisons qu'il s'agit de cette 2 CV Citroën à l'allure tout à fait personnelle qui, lors de la plupart des épreuves sportives des dernières années, s'est affirmée comme une étonnante voiture de sport aussi extraordinaire que la choie puisse Paraître. Au volant de cette voilure, Jean Dagonet s'est mène permis " d'écœurer " bon nombre de concurrents pilotant des véhicules plus puissants.étonne..Au dernier Salon de l'Automobile, le constructeur de Faverolles (Marne) offrait, pour 730.000 francs, un coupé 2-4 places en plastique qui ne manquait pas d'allure. Mais nous tenions par-dessus tout à prendre en mains la voiture personnelle du constructeur, car il s'agit d'une sorte de laboratoire roulant qui a subi toutes les expériences qui ont permis la mise au point définitive du moteur D. F. Ce moteur existe en deux versions : 425 cm² et 435 cm², toutes deux issues en ligne directe du moteur 2 CV Citroën de série.
Tout carme le coupé présenté au Salon, la voiture que nous avons essayée était pourvue d'une carrosserie en plastique qui, elle aussi, fut entièrement construite sur des éléments de 2 CV. Encore la voiture qui nous fut confiée n'était-elle pas un prototype, puisque de nombreux exemplaires circulent en France. l'écurie Orléans et l'écurie Lorraine en particulier utilisent plusieurs 2 CV Dagonet pour le plus grand bien de leurs palmarès. Au moment où nous avons pris cette voiture en mains, elle accusait plus de 60000 km.
La voiture Dagonet dont nous disposions, était équipée d'un moteur 435 cm². Ses caractéristiques techniques sont proches de celles du moteur de série. Le rapport alésage - course, par exemple, est de 66,9 x 62 mm. ; avec un taux de compression de 8,3, cette mécanique développe 19 ch à 5.000 t-m. Le régime maxi de ce moteur se situe à près de 6.000 t-m. L'embiellage est revu et corrigé et les chemises d'origine sont remplacées par des chemises chromer, spécialité de la marque. Le moteur D. F. est alimenté par un carburateur double corps Zenith 32. monté sur une tubulure d'admission spéciale. Dagonet a conservé sur cette voiture le réservoir d'essence d'origine, qui a une contenance de 20 litres. Mais une pompe électrique montée à demeure dans le coffre arrière, peut, à tout instant, envoyer au carburateur (essence qu'elle puise dans un jerrican).
Les tubulures d'échappement sont également une fabrication maison. Quant au système d'échappement, il ne subsiste plus qu'un pot sur les deux qui figurent sur la 2 CV d'origine et les gaz y passent à peu près librement au détriment certes, du silence. Le graissage se fait sous pression. Le radiateur d'huile de série est conservé. Ainsi que le carter de 2 litres. L'allumage est assuré par un rupteur électrique ; mais cette voiture est équipée de deux batteries 6 volts 50 ampères-heures : on peut passer à volonté de l'une à l'autre par le simple jeu d'une tirette, ce qui, en rallye, présente une sécurité quasi indispensable.
L'embrayage est du type monodisque à sec. Le dispositif d'embrayage semi-automatique centrifuge est supprimé. La boîte de vitesses est celle qui équipe les voitures de série. L'étagement des quatre rapports est satisfaisant et chacun d'eux monte suffisamment haut. La position du levier de vitesses sur le planche de bord est conservée. mais il est sur cardan voiture rigoureusement exempt de vibrations. La transmission attaque les roues avant, mais les cardans sont équipés de joints Glaenzer homocinétiques qui évitent à la voiture de hoqueter en virage.
La direction est à crémaillère comme sur les productions du quai de Javel ; le rayon de braquage est, là aussi de 5 m 50.
C'est a dessein que nous avons qualifié ce moteur de a pétillant. En effet, il t tut beaucoup d'imagination pour reconnaître en lui un 2 CV Citroën. Les accélérations sont franches, les reprises honorables. Quant à la vitesse de pointe, elle est sur l'anneau de vitesse de Montlhéry. de 104 km.246 ; sur route plate, elle dépasse 110 km.-h. ; des moyennes de 90 km.-h. sont réalisées en toute quiétude. Le conducteur sportif pourra se permettre de réaliser des moyennes encore supérieures, garce à l'extraordinaire stabilité de cette voiture en virage. A l'approche d'une courbe, il n'est point nécessaire de lever le pied, quelle que soit la vitesse acquise et sur des routes sinueuses, on n'éprouve plus du tout l'impression d'être un gêneur ; bien au contraire, on regrette la relative lenteur des autres véhicules.